lundi 29 février 2016

La Fiesta de la Vendimia de Mendoza est lancée ! [à l'affiche]

L'archevêque de Mendoza, revêtu de son étole, bénit les fruits, dans toute la variété estivale

Autre temps fort de la cérémonie :
le Gouverneur frappe sur un barreau qui symbolise le travail viticole

Hier, à San Carlos, à 90 km au sud de Buenos Aires, s'est célébrée la bénédiction des fruits, le premier acte de la fête de la Vendange de Mendoza, une fête qui se déploie dans toute la Province et connaîtra ses temps forts dans la capitale provinciale, du 4 au 8 mars... C'est qu'il faut soutenir la réputation de la ville qui se proclame modestement Capital Mundial del Vino !

Auparavant, on avait apporté en procession la Vierge de la Charrette, la Virgen de la Carrodilla
qui a inspiré depuis 1911 de nombreuses chansons du folklore mendocin

Mercredi 2, Mendoza fêtera l'anniversaire de sa fondation avec un grand bal à ciel ouvert sur Plaza Pedro del Castillo. On y dansera non seulement les danses locales mais le tango aussi, qui a pris racine dans cette ville du grand ouest argentin avec la même force que les ceps...

Le groupe de supporters de la Reina de la Vendimia
La banderole dit : "Bienvenue chez toi, Majesté
Mariqueña, [...] Bonne chance. Nous t'aimons, ta famille."

Au programme de cette quatre-vingtième édition de la fête, défilé des reines 2016 sur leurs chars fleuris (chaque ville a la sienne et la reine élue à Mendoza est la reine nationale, ni plus ni moins), défilé des vignerons à cheval avec leurs cépages, plusieurs nuits de musique à l'air libre dans le vaste amphithéâtre à la grecque en contrebas du Cerro de la Gloria (la colline sur laquelle a été érigé le majestueux monument à l'Armée des Andes et à San Martín).

Sa Majesté María Marta Pardini danse ! ¡Baila su Majestad doña María Marta Pardini!
Toutes ces photos sont extraites de la galerie proposée par Los Andes
photographe : Andrés Larrovere
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La fête promet d'être d'autant plus brillante cette année qu'elle marquera le point de départ des festivités du bicentenaire de la déclaration d'indépendance, proclamée le 9 juillet 1816. Il restera à Mendoza encore une étape du bicentenaire, car c'est très certainement en grande pompe que la ville célébrera en janvier prochain les deux cents ans du départ de l'armée des Andes. Hier dimanche, une première évocation de cette grande geste nationale a trouvé sa place dans cette soirée festive...

Pour en savoir plus :
consulter le site Internet de la Fiesta de la Vendimia, organisée par l'office du tourisme provincial
lire l'article de La Nación sur cette édition 2016
lire l'article de Los Andes, l'un des deux grands quotidiens de la Province, sur la bénédiction des fruits
regarder la galerie de photos de Los Andes sur la cérémonie d'hier.
Voir aussi les propositions touristiques de Human Trip sur l'Argentine : cette fête y tient une place importante.

La fête de cette année est malheureusement endeuillée par la tragique disparitions de deux jeunes Mendocines qui, parties en vacances en Equateur, y ont été retrouvées assassinées.

Jacqueline Sigaut et Hugo Araujo mercredi à Clásica y Moderna [à l'affiche]


Mercredi 2 mars 2016, à 21h, les chanteurs Jacqueline Sigaut et Hugo Araujo se produiront à Clásica y Moderna, Callao 892, dans le sud de Recoleta.

Ils seront accompagnés par Daniel Lifschitz à la flûte et au piano et Juan Martínez à la guitare et à l'organisation de la soirée (dans le cadre du cycle qu'il animé, Guitarra con Amigos).

Une belle soirée musicale en perspective. Prévoyez le dîner auparavant : Clásica y Moderna vous propose une restauration classique et typiquement argentine (grillades, assiette de charcuterie, de fromage ou mixte, à déguster avec un verre de malbec ou de merlot, tostadas, la version locale du croque-monsieur – délicieux).

C'est la rentrée officielle !

dimanche 28 février 2016

Très joli poncho ! Merci, Monsieur le Président [ici]

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Tout le monde doit bien le reconnaître, malgré tous les démentis préalables qui ont été publiés du côté argentin comme de celui du Saint-Siège, le courant ne passe pas entre Mauricio Macri et le Pape François. On se disait bien aussi que la politique sociale, très agressive, mise en place par Mauricio Macri dès sa prise de fonction, avait peu de chance de convenir à un Souverain Pontife qui ne cesse de dénoncer la soumission de l'homme à l'économie alors que l'Evangile réclame l'inverse.

Hier matin, le Pape avait sa tête des mauvais jours. Visage figé, sans un sourire, celui-là même qu'il arborait quand il avait douché à l'écossaise un François Hollande qui tâchait de récupérer auprès de lui et en pleine tempête du mariage pour tous une aura de lutteur pour l'équité sociale...

Página/12 laisse une grande place à Milagro Sala, toujours sous les verrous
Il semblerait qu'elle détenait une immunité parlementaire qui a donc été violée par son arrestation
Il y a quelques jours, le Pape lui a fait parvenir un chapelet qui est interprété comme un soutien politique
Le gros titre fait référence à la suggestion faite à la prisonnière par le gouvernement national :
qu'elle demande le régime de résidence surveillée

L'audience en tête-à-tête n'aura duré que vingt-deux minutes, ce qui est très court et nettement moins que ce qu'il accordait à Cristina Fernández de Kirchner (en général, les audiences aux chefs d'Etat durent 25 minutes. L'une accordée à Cristina avait dépassé l'heure). En revanche, qu'il ait reçu Macri dans son bureau du palais pontifical n'a pas la signification négative que certains journaux lui donnent. Au contraire. Il y a belle lurette maintenant que le Pape ne reçoit plus les chefs d'Etat et de Gouvernement en visite officielle à la Casa Santa Marta où il vit mais au palais pontifical où il fait déployer tout l'apparat qui s'impose dans les relations diplomatiques.

Les visages n'étaient pas plus détendus au moment des échanges de cadeaux. Le Pape a reçu un énième poncho, très beau il est vrai (tissé en alpaga dans un camaïeu de beige), une croix dont l'histoire est liée à l'évangélisation de l'Argentine par les jésuites, l'ordre auquel appartient le Saint Père et un coffret de douze CD de musique populaire argentine (1). Or on se souvient de la joie avec laquelle le Pape avait accueilli le service à mate offert par Cristina lors de sa toute première audience, le 19 mars 2013. Il est vrai toutefois que c'était le jour de son installation à Saint Pierre de Rome et que l'émotion devait être forte de recevoir ainsi quelque chose qui soit aussi lié au concret de sa vie la plus quotidienne dans le diocèse qu'il venait de quitter sans avoir même imaginé qu'il n'y retournerait pas...

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Página/12 se frotte les mains de ce qu'il analyse comme un camouflet pour sa bête noire qu'est le nouveau Président.
La Nación se bat les flancs pour atténuer sa propre déception et cette calamiteuse impression de loupé qui se dégage des images où le sourire du président n'a jamais paru aussi forcé.
L'un et l'autre quotidiens analysent chacun de son point de vue le non-dit qui s'exprime entre les deux hommes à travers leur gestuelle et leurs attitudes corporelles et La Nación se console avec la première protocolaire réservée au couple présidentiel : ce serait la première fois que le Pape recevrait, au cours d'une audience diplomatique, la femme d'un chef d'Etat alors que le couple, catholique, n'est pas marié à l'église (Macri en est à son troisième mariage après deux divorces, Juliana Awada et lui font donc partie de ces divorcés-remariés civilement qui ne peuvent pas s'approcher des sacrements) (2).
Le chroniqueur religieux de Clarín, Sergio Rubín, fait lui aussi des pieds et des mains pour atténuer le contraste entre la chaleur qui régnait entre le Pape et Cristina et la fraîcheur de mise hier matin tout en concédant qu'en effet les deux hommes n'ont guère d'atomes crochus (3). Et c'est d'ailleurs peut-être bien la raison pour laquelle la diplomatie blancoceleste a fait ce virage dès la prestation de serment de Macri en insistant sur la nécessité de donner aux relations entre la République argentine et le Saint-Siège la respectabilité et le caractère institutionnel qui leur convient. Cela permet en plus de critiquer le comportement du gouvernement antérieur (4).

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La Casa Rosada faisait hier le service minimum sur cette rencontre : deux photos en tout et pour tout (ce qui n'est pas vraiment inhabituel), un communiqué laconique, l'absence de sa fillette dans les apparitions publiques du couple présidentiel, tant au Vatican qu'à titre privé, ensuite, dans les petites rues de Rome, or l'enfant fait pourtant le voyage avec ses parents. Rien sur le canal Youtube de la présidence, pas même la conférence de presse qui a suivi l'audience papale ! Il n'en reste pas moins que la première dame était très bien habillée : chic et sobre, avec une impeccable maîtrise des codes vestimentaires de la vieille aristocratie européenne (et ça, Cristina ne savait pas faire. Elle était toujours très chic mais assez voyante, il faut bien reconnaître).

Pour en savoir plus :
lire l'article sur le décodage de la gestuelle dans Página/12
lire l'article de La Nación sur la gestuelle
lire l'article principal de La Prensa, dont le titre est différent de celui qui apparaît sur la une

La Nación publie plusieurs articles supplémentaires, dont un sur les règles du protocole qui s'imposaient à Macri (je n'ai aucun souvenir qu'ils aient fait la même chose lorsque Cristina était concernée, indication forte qu'ils tentent d'amoindrir la déception provoquée par cette audience des plus froides), une analyse très fouillée de l'exception faite au bénéfice de Juliana Awada de Macri et un billet de l'éditorialiste Joaquín Morales Solá qui explique tout cela par la différence de caractère entre les deux hommes.



(1) L'équipe francophone de Radio Vatican, qui n'a fait décidément aucun progrès dans sa connaissance de la réalité argentine depuis l'élection du 13 mars 2013, parle de "12 CD de tango". Comme s'il n'y avait que du tango en Argentine. Il s'agit en fait d'un tour du pays en musique, avec toutes les traditions rurales et urbaines. Le tango, c'est la musique des grandes villes et uniquement des grands centres urbains.
(2) Mais il est bien possible qu'il s'en contre-moque puisqu'on le dit converti, officieusement du moins, au bouddhisme.
(3) Il oublie aussi de dire qu'une part de la chaleur humaine qui existait entre François et Cristina vient du fait que celle-ci a complètement changé de regard sur le pape après son élection et qu'elle a abandonné les préjugés qu'elle nourrissait à l'encontre du cardinal Bergoglio. Or quand une relation entre deux être humains passe ainsi de la détestation à la bienveillance et à l'écoute mutuelle, il n'est pas anormal que cela se traduise par une certaine euphorie dans le reste de la relation, surtout avec deux personnalités aussi extraverties que le Pape François, surtout après son élection (le cardinal était beaucoup plus retenu), et Cristina Kirchner. A côté de leur jovialité communicative, qui témoigne de la profondeur de leur culture populaire, Mauricio Macri, qui appartient à cette upper class quelque peu britannique du Nouveau Monde, montre un comportement beaucoup plus réservé.
(4) Qu'ils pourraient se contenter plus justement de critiquer sur d'autres terrains.

Restauration du mémorial de Yapeyú [Actu]

L'intérieur du Templete et son grenadier en uniforme de parade
Photo El Litoral

Le Gouvernement national argentin vient d'annoncer sa participation aux prochains travaux de restauration qui sont attendus depuis plusieurs années à Yapeyú, dans le sud de la province de Corrientes, pour le sanctuaire patriotique qui protège les vestiges de la maison natale de José de San Martín (1778-1850).

Cette maison, qui était en 1778 celle l'un des sous-gouverneurs des ex-missions jésuites, don Juan de San Martín y Gómez (1728-1796), a disparu dans l'incendie de la ville en 1817 après une attaque du Brésil qui cherchait à annexer la rive droite du fleuve Uruguay en profitant du fait que les forces argentines étaient mobilisées dans l'ouest du pays, dans l'actuelle Bolivie et dans l'aventure de la Traversée des Andes pour la libération du Chili du pouvoir colonial de Lima.

Identifier cette maison ne fut pas tâche aisée à la fin du XIXème siècle mais quand cela fut fait, les pouvoirs publics décidèrent de protéger ce qu'il en restait sous un grand bâtiment qu'on appelle le Templete (le reliquaire) et qui abrite donc désormais un mémorial national, gardé par un détachement du régiment des Grenadiers à cheval, escorte présidentielle depuis 1903 mais fondé par San Martín le 16 mars 1812 comme corps d'élite de la future armée argentine.

Bien entendu, cette décision du ministère de la Culture me réjouit à titre personnel car la sauvegarde et la mise en valeur du patrimoine lié aux grands acteurs de l'histoire laisse encore quelque peu à désirer en Argentine mais je prie le Ciel que le calendrier des travaux me permette tout de même de visiter les lieux en août prochain lors de la tournée qu'il est prévu que je réalise dans toute la province pour une série de conférences et pour glaner des idées de voyages inédits pour les clients de Human Trip.

La décision du gouvernement a été prise après la réalisation d'un audit architectural réalisé à partir du 2 février par une commission d'experts de la Province et du ministère national de la Culture. Le budget nécessaire a été estimé à près de 7 millions de pesos et le gouverneur Ricardo Colombi, du parti radical (UCR), qui doit déjà dégager beaucoup d'argent pour rétablir la situation après les inondations catastrophiques de décembre dans une grande partie du territoire provincial et une saison touristique largement sinistrée, se déclare très soucieux d'intervenir au plus vite, pour que le temps qui passe n'aggrave pas la situation et... la facture.

Pour aller plus loin :
lire l'article de El Litoral, le quotidien de Corrientes
lire le communiqué officiel de la Casa Rosada

Luis Longhi, les oiseaux et Gardel : une reprise au CCC [à l'affiche]


Luis Longhi, acteur, écrivain, bandonéoniste et animateur de l'émission de radio Demoliendo Tangos (1) a repris la semaine dernière, au Centro Cultural de la Cooperación Floreal Gorini, Corrientes 1543, son spectacle co-signé avec le metteur en scène et musicien, Sebastián Irigo.

Il s'agit d'une évocation de quelques grands noms fondateurs dans l'histoire du tango, comme Carlos Gardel et Enrique Santos Discépolo, auxquels se mêle le souvenir de Perón, grand amateur du genre devant l'Eternel, et celui de l'écrivain exilé à Paris, Julio Cortázar : Todos los pájaros que me saludan tienen la sonrisa de Gardel (tous les oiseaux qui me saluent ont le sourire de Gardel).

Ce n'est qu'aujourd'hui que l'annonce en est faite sur le site du Centro Cultural de la Cooperación qui accueille cette reprise dans la Sala Osvaldo Pugliese, sans doute la faute aux vacances dont l'Argentine s'extirpe ce week-end...

Le spectacle dure 55 minutos. Il se donne tous les dimanches à 20h30 jusqu'au 10 avril 2016.

Entrée : 150 $ ARG au guichet du CCC.

Pour aller plus loin :
consulter la page consacrée au spectacle sur le site Internet du CCC
consulter la page Facebook de l'émission de radio.



(1) Demoliendo tangos est aussi le nom du duo qu'il forme avec Federico Mizrahi. Mizrahi est aussi de l'aventure radiophonique avec l'auteur-compositeur interprète Guillermo Fernández.

Les dessinateurs de Página/12 se régalent ! [Actu]

La déconvenue prévisible du Président Mauricio Macri à Rome hier matin met en joie les dessinateurs de Página/12, tant le duo Daniel Paz (dessin) et Rudy (texte), co-auteurs de la vignette de la manchette quotidienne, que Miguel Rep, qui est l'auteur d'une micro-bande dessinée, elle aussi quotidienne.

Ce sont tous les trois des artistes qui ont un talent immense et ils sont souvent d'autant meilleurs qu'ils sont animés de sentiments fort peu aimables à l'égard des caricaturés... Il faut donc un sérieux sens de l'humour pour les gens au pouvoir aujourd'hui pour supporter leurs idées dévastatrices...

C'est ainsi que Paz et Rudy nous représentent une audience où Macri court derrière le pape qui lui tourne ostensiblement le dos, ce qui est tout à fait faux puisqu'au contraire, l'entrevue s'est passé avec une grande courtoisie.


Macri : C'est pas vrai que je fais les choses sans consulter personne.
Le Pape (ou un prélat de l'antichambre, ce n'est pas le visage habituel que Paz donne à François) : Vous m'en direz tant !
Macri : J'ai montré le décret à Balcarce [son chien] (1) et comme il a remué la queue, je l'ai mis à exécution.
© Traduction Denise Anne Clavilier

Miguel Rep, quant à lui, a inventé au début de l'été un nouveau personnage, le Birrey (deux fois roi), un jeu de mots avec "virrey", vice-roi, titre que portaient les plus hauts fonctionnaires de l'administration coloniale avant l'indépendance et qui est en exécration dans le souvenir populaire. Les deux termes se prononcent à peu près de la même façon, même s'il existe une légère différence toujours audible pour une oreille bien exercée entre le v et le b. Je ne serai pas plus étonnée que cela que l'idée lui ait été soufflée par une interview que Raúl Zaffaroni a donnée à Página/12 où le juriste assimilait le gouvernement actuel à une nouvelle vice-royauté, à cause de la mise en coupe réglée, comme sous un régime de colonisation, de l'économie des pays (pas seulement celles des Etats décolonisés) par les grands groupes capitalistes et la haute finance internationale.
Depuis, Rep représente systématiquement Mauricio Macri sous cet aspect grimaçant, carnavalesque (c'est de saison), presque démoniaque et quelque peu rapace (une allusion claire aux fonds spéculatifs qui font chanter l'Argentine avec le règlement de sa dette et que les kirchneristes ont surnommés les fonds vautours, avec lesquels Macri se veut beaucoup plus conciliant que le gouvernement précédent). Quant au long nez, il renvoie certainement à Pinocchio et aux promesses électorales mensongères.


Le pape : Comment allez-vous, Doubleroi ?
Macri : Salut, Bergo... Il Papa (2)
...
Macri, aux journalistes pendant la conférence de presse (3) : La rencontre a été très chouette, pauv' taré ! Vairi naillece (4)
© Traduction Denise Anne Clavilier



(1) Allusion à une photo du chien, Balcarce, assis dans le fauteuil présidentiel que Macri a fait l'erreur de publier sur Twitter pendant l'été. Je dis erreur parce que publier cette photo manquait du plus élémentaire respect pour le symbole qu'est ce fauteuil (meuble précieux qui mérite d'être traité avec soin) et ça va le suivre pendant quatre ans. C'est comme un certain "Casse-toi, pauv'c. !" de qui vous savez. Qui plus est, il a choisi pour son chien le nom d'une des plus illustres familles de la guerre d'indépendance, quatre frères qui furent des héros militaires. Ce qui est en soi déjà un manque de respect pour la gloire politique du pays. Mais c'est aussi l'adresse de la Casa Rosada.
(2) Pour faire bonne mesure, Rep le fait parler en italien. Une manière, pas très fair-play et pas très fine, de rappeler que son père, Francesco dit Franco Macri, est né à Rome (il porte le prénom que le pape a choisi pour son pontificat) et qu'il a la réputation d'avoir été fasciste, ce qui est un mensonge. L'homme est né en 1930, il avait 13 ans à la chute du Duce. Il est certain qu'il a fait partie des jeunesses fascistes. Il ne peut pas en avoir été autrement sous ce régime totalitaire. Cela n'en fait pas un fasciste patenté qui aurait quitté l'Italie pour échapper à la purge après la victoire des Alliés : il est arrivé en Argentine en 1949...
(3) Il est bon de noter aussi que pour la première fois, pour cette conférence de presse, les journalistes avaient été invités à se faire accréditer librement et directement auprès de la représentation diplomatique argentine près le Saint Siège, et non pas auprès du secrétariat général de la présidence qui, sous le gouvernement précédent, se gardait bien d'accréditer les journalistes qui lui déplaisaient. Et la présidente partait avec une armée de militants et de proches, sans aucun représentant du moindre autre courant politique que le sien. Par conséquent, tant la conférence de presse que la composition même de la délégation officielle correspondent à un progrès indéniable de la démocratie, même si la politique sociale de ce gouvernement est largement critiquable...
(4) Il lui fait parler anglais lors de sa conférence de presse, avec un accent argentin à couper au couteau, comme il l'avait montré à Davos. Encore avait-il eu le courage alors de s'exposer en réveillant l'anglais de sa jeunesse d'étudiant aux Etats-Unis alors que Cristina ne le faisait jamais (parce qu'elle ne maîtrisait pas assez la langue). "Beri Nais" : very nice.

samedi 27 février 2016

Première Rencontre nationale de musique pour les enfants [à l'affiche]

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Depuis 1997, le collectif Momusi (Movimiento para la música para niños y niñas) organisait à Buenos Aires une série d'activités pour promouvoir la musique auprès des enfants. Ce travail de longue haleine, d'artistes et d'enseignants pleins de passion et de courage, aboutit pour la première fois cette année à une manifestation qui va se dérouler à partir d'aujourd'hui et pendant les quelques semaines de la rentrée scolaire à Buenos Aires mais aussi dans plusieurs provinces du pays ainsi que dans de simples villes de ces mêmes provinces. Ce sera donc la première Rencontre nationale de musique pour les enfants.

Concerts, cours et ateliers gratuits seront animés par des musiciens professionnels, parfois de véritables vedettes, avec des programmes locaux qui obéissent chacun aux particularités de la province ou de la ville.

Le programme d'aujourd'hui dans la ville de Buenos Aires

Página/12 et La Nación s'en font l'écho dans la presse nationale. Il existe une répercussion certaine mais inégale dans la presse régionale.

Le collectif est présent sur Facebook et s'en donne à cœur joie depuis quelques jours.

Pour aller plus loin :
se connecter sur la page Facebook de Momusi.

Cristina convoquée par la Justice [Actu]

Comme on le voit, Cristina occupe la première place sur la une
mais sans photo !
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Le 13 avril prochain, Cristina Kichner comparaîtra devant le juge d'instruction, Claudio Bonadio, pour une opération de vente à terme de dollars US au sein du Banco Central de la República Argentina, qui aurait causé une perte de 7 500 millions de pesos à l'organe régulateur de la devise nationale. Au terme de son audition, l'ancienne présidente pourrait être inculpée de manœuvres frauduleuses au détriment du Trésor Public. Elle n'a fait aucun commentaire. On la dit retranchée dans sa propriété, à Santa Cruz...

Au cours du mois d'avril, plusieurs anciens ministres de son gouvernement et hauts fonctionnaires sont eux aussi cités à comparaître dans le cadre de la même instruction.

Claudio Bonadio a les responsables politiques kirchneristes dans le viseur depuis de nombreuses années. Il y a quelques mois, il avait été écarté de l'enquête qu'il menait sur les affaires de Hotesur, un hôtel propriété de la famille Kirchner à El Calafate, dans la province de Santa Cruz, fortement soupçonné de recycler l'argent des dessous de table engrangé par les deux présidents, mari et femme, au cours de leurs trois mandats.

Cette fois-ci, le juge agit sur plainte de deux députés nationaux du groupe parlementaire de Cambiemos, eux-mêmes informés par l'actuel ministre des finances.

Página/12 préfère mettre le projecteur sur l'ancien ministre des Finances
et son successeur (dans la manchette en haut, au centre)
Et pas de calembour ni de plaisanterie fine cette fois-ci à la une
mais une bonne vieille et franche accusation contre le juge

Cette convocation met en émoi l'opposition kirchneriste qui parle de tentative de la majorité pour la mettre au pas et la tenir en respect (disciplinar a la oposición) et estime que le juge est aux ordres du Gouvernement. De leur côté, les partisans de l'actuel Gouvernement sont beaucoup plus circonspects : La Nación explique en effet que cette convocation pénale tombe au plus mal, à quelques jours d'une rentrée qui s'annonce très délicate sur le plan social. Le Gouvernement en place serait le dernier à avoir intérêt à aller provoquer les kirchneristes alors qu'il cherche à se concilier les voix du bloc FpV (Frente para la Victoria) pour faire avaliser un certain nombre de décisions qui conditionnent sa capacité à gouverner. C'est La Nación qui annonce que Mauricio Macri, informé de l'initiative du juge alors qu'il se trouve en visite à Rome, a demandé à ses troupes de ne pas commenter cette péripétie judiciaire. Mauricio Macri se trouve à Rome pour rencontrer le Pape François (ce matin) puis revoir Mateo Renzi (qu'il a déjà rencontré à Davos et, plus récemment, à Buenos Aires) et déjeuner avec son homologue italien pour un premier contact protocolaire entre les deux hommes (1), or des militants de la gauche argentine ont manifesté hier, dès son arrivée dans la Ville Eternelle, devant l'hôtel où la délégation est descendue, contre sa politique sociale, l'arrestation de Milagro Sala à Jujuy (sur ordre de la justice provinciale) et les intentions qu'on lui prête de faire disparaître tout ou partie des Archives pour la mémoire, un dépôt de documents rassemblés en majeure partie par les familles des victimes et relatifs aux assassinats politiques et autres crimes imprescriptibles commis sous la Dictature par l'armée et la police.

Les photos pour le foot (en bas et en haut)
et le gros titre contre Cristina !

C'est la première fois que Cristina devra répondre de ses actes, en qualité de chef d'Etat, pendant l'exercice de ses mandats. Elle est aujourd'hui impliquée dans sept dossiers différents et cinquante enquêtes sont ouvertes pour des agissements imputés aux tenants des pouvoirs publics pendant les douze années de gouvernement Kirchner, d'abord son mari et elle ensuite.

Pour aller plus loin :
lire l'article principal de Página/12 qui donne la parole à Axel Kiciloff, ancien ministre des Finances, qui se défend bec et ongles, contre l'inculpation dont il est menacé (il fait partie des membres du gouvernement qui doivent être entendus dans cette affaire)
lire l'entrefilet de La Nación sur le souhait du président qu'aucun commentaire n'émane du gouvernement en exercice
Il va sans dire que les articles se multiplient ce matin dans tous les journaux au sujet de ce scandale qui sans être une surprise fait tout de même son petit effet sur l'opinion publique.



(1) Les bonnes relations de l'Argentine avec l'Italie sont une des constantes de la politique diplomatique de ce pays d'Amérique du Sud, habité par une quantité impressionnante de descendants d'Italiens. Le patronyme de l'actuel président en rend d'ailleurs témoignage.

vendredi 26 février 2016

Hommage à Manzi et à ses amis sur la scène du Tabarís [à l'affiche]


A la hauteur du 831 de Avenida Corrientes s'élevait autrefois un cabaret nommé Tabaris, auquel a succédé le Royal Pigall. Quand les cabarets ont disparu après le coup d'Etat contre Perón (1955), un théâtre s'est installé au même endroit et a repris le vieux nom qui n'était pas tombé dans l'oubli.

Ces deux cabarets successifs, le poète Homero Manzi (1) l'aura nécessairement fréquenté tout comme d'autres personnages du spectacle : le compositeur et bandonéoniste Aníbal Troilo, le poète et compositeur Cátulo Castillo, et un homme politique radical (Homero Manzi militait au sein de l'UCR avant de passer au Partido Justicialista fondé par Perón en 1943).

Le spectacle est une comédie musicale qui évoque les amitiés et certains moments-clé de la vie du poète, qui inventa le thème du quartier dans la poésie du tango.

La présentation du spectacle dans la revue du groupe Multiteatro

Il semblerait que l'acteur principal, Néstor Caniglia, réalise de véritables prouesses sur scène et émeuve aux larmes les spectateurs. C'est en tout cas ce qu'en pense le critique de La Nación.

Le spectacle se donne le mercredi, le jeudi et le vendredi à 20h, le samedi à 19h et à 21h30 et le dimanche à 20h.

Entrée : 400 $ ARG (toutes les places sont au même prix).

Pour en savoir plus :
lire l'article de La Nación, qui propose en vidéo deux minutes du spectacle (et c'est vrai que c'est une merveille). A vous donner envie de prendre l'avion demain !
lire la présentation du spectacle sur le site du groupe Multiteatro.


(1) Homero Manzi et Cátulo Castillo font partie des poètes présentés dans Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, que j'ai publié aux Editions du Jasmin, en mai 2010.

La Casa Canta au CCC [à l'affiche]


C'est le nouveau spectacle auquel participe le compositeur et guitariste Alan Haksten, en tenant cette fois-ci l'accordéon. Un spectacle qui mélange tous les arts de la scène : musique, danse, jeu d'acteur... Quatre artistes sont sur scène : l'acteur José Luis Calbiño, la danseuse et chorégraphe Isabelle Paez, le batteur Fernando Suárez et Alan avec son accordéon.

Le spectacle se joue tous les dimanches, à 20h30, jusqu'à la mi-avril, dans la salle Raúl González Tuñón, au Centro Cultural de la Cooperación, avenida Corrientes 1543.

Entrée : 150 $ ARG au guichet du CCC.

Actuellement se tient au CCC un festival de théâtre alternatif qui se conclura le 17 mars. Página/12 en a fait l'une de ses pages culturelles de ce matin.

Week-end festif à Zárate [à l'affiche]


A partir de ce vendredi 26 février 2016 et pour tout le week-end, c'est le Festival de Tango de Zárate, cité des bords du Paraná, tout au nord de la Province de Buenos Aires, patrie du poète Homero Expósito et de son frère cadet, le compositeur Virgilio, et plusieurs autres artistes, qui percèrent dans l'orchestre de Miguel Caló dans les années 1940.

Zárate a été déclarée Capital Provincial del Tango.

Le festival propose différents concerts, plusieurs milongas et pratiques, des ateliers et des cours et même un parcours touristique à travers la ville.

Parmi les artistes invités à cette septième édition : le Sexteto Mayor, la Orquesta Típica Fernández Fierro, les chanteuses Sandra Mihanovich et Adriana Varela.

Le festival sera l'occasion de rouvrir en grande pompe le théâtre municipal.


La manifestation est entièrement gratuite.

Pour en savoir plus :
consulter la page Facebook du festival
consulter la page qui lui est consacrée sur le site de la municipalité (et qui n'est pas à jour).

jeudi 25 février 2016

Une autre Argentine à découvrir, grâce à Human Trip [ici]

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Depuis lundi, le blog de Human Trip vous fait plusieurs suggestions pour découvrir une Argentine qui nous sort des images de catalogue sur papier glacé, l'Argentine des Argentins.

Une d'un supplément tourisme du quotidien Página/12
Paysage de La Rioja (Noroeste)

Pour profiter de cette information, il vous suffit de lire cet article que j'ai rédigé, de faire votre choix en fonction de vos centres d'intérêt et de prendre contact avec l'équipe installée à Aix-en-Provence pour constituer un voyage à la carte, unique, qui vous correspondra à 100%, tout en vous sortant des sentiers battus.


L'article vous permet de faire un tour virtuel de l'Argentine avec ses six régions culturelles.

Dans mon recueil, Contes animaliers d'Argentine (Ed. du Jasmin), je vous les avais déjà présentées. Le livre part en effet du Noroeste puis parcourt le pays dans le sens des aiguilles d'une montre : Litoral, Pampas, Patagonia et Cuyo pour finir.

Festival de la Tonada, à Tunuyán, au sud de la ville de Mendoza

Cette fois-ci, je modifie le circuit mais on en voit encore plus. Je vous invite en effet à accomplir le tour dans l'autre sens : Buenos Aires, absente des contes et pour cause ! (1), les Pampas, la Patagonie, le Nord-Ouest et le Nord-Est (Litoral). De la sorte, nous finissons sur la note profonde, amère et tannique, celle du mate, l'infusion nationale. On aime ou on n'aime pas mais il faut goûter, histoire de comprendre...

Le Glaciarum, centre ultra-moderne de vulgarisation consacré à la glaciologie
à Calafate, dans le parc national des glaciers (province de Santa Cruz)

Les propositions de Human Trip déclinent toutes les richesses du pays :

Ses habitants, avec leur culture, tantôt urbaine, tantôt campagnarde.
Le tango, la tonada, la chacarera, le chamamé pour illustrer la variété de la musique populaire dans laquelle le pays est en train de construire son identité...
La présence des peuples originaires, dont un certain nombre ont conservé leurs institutions coutumières, avec leurs conseils des Anciens et leurs caciques, et presque tous gardé des expressions culturelles propres : artisanat, musique, langue...

Une grande fête gastronomique dans la Province de Entre Ríos (Litoral)

La longueur du temps en commençant par la préhistoire, et pour cela nous remonterons jusqu'aux dinosaures (l'Argentine est une terre bénie pour les paléontologues), et divers sites archéologiques précolombiens.
Le récit aborde aussi la période coloniale, marquée entre autres par l'influence décisive des jésuites tant à Córdoba que dans le Litoral ou la capitale fédérale, celle de la Révolution de Mai et de la lutte pour l'indépendance avec les grands héros que furent San Martín, Belgrano et Güemes, puis le XIXème siècle qui mêle Rosas, Urquiza, Sarmiento et la Conquista del Desierto, qui vit la Patagonie intégrer définitivement le territoire national au détriment des Mapuches, et enfin ce XXème siècle si tristement assailli par les coups d'Etat militaires dès 1930 et où pourtant s'est épanoui la musique, la peinture, la littérature et la technologie (dans Barrio de Tango, vous disposez d'un Vademecum historique, dans la rubrique Petites Chronologies, située dans la partie médiane de la Colonne de droite)

La Trochita, train touristique, ici en long convoi à trois locomotives
Paysage d'Esquel, dans la province de Chubut

Les paysages argentins sont célèbres et il est vrai qu'ils sont beaux.
Ceux des plaines herbeuses qui entourent Buenos Aires.
Les stations balnéaires de la côte atlantique.
La steppe patagonienne, les glaciers et les presqu'îles de l'Atlantique austral.
Les neiges andines et les lacs, naturels ou artificiels...
Et quand on remonte vers le nord, voici l'aridité des paysages cuyains que la main de l'homme a su rendre si fertiles, avec les oliveraies, les vignes et les vergers, et puis le sommet des Amériques à quelques kilomètres de Mendoza, et plus haut encore, les Andes plus hospitalières, plus chaudes, du Noroeste avec la diversité des climats, du plus sec au plus humide, la faune et la flore exubérante des zones subtropicales...
La beauté de la province de Formosa, la bien nommée, avec ses entrelacs de rivières et ses forêts pour déboucher enfin sur les plantations de yerba mate et la route gastronomique qui les relie les unes aux autres, sur cette terre entre deux eaux qui vit naître le Père de la Patrie, José de San Martín (1778-1850) et qu'on appelle le Litoral ou la Mesopotamie argentina...

Ruines des missions jésuites, San Ignacio, province de Misiones

Les festivals et les fêtes thématiques rythment l'année et célèbrent les atouts de chaque région, depuis les fêtes gastronomiques jusqu'aux festivals de tango, de chamamé, de cinéma ou de théâtre...

Les conseils du ministère du tourisme de Mendoza pour les excursions en haute montagne :
"Emporter de l'eau en bouteille, des vêtements chauds, de la nourriture,
vos médicaments si vous suivez un traitement, un gilet réfléchissant en cas de sortie hors du véhicule,
une boîte à pharmacie de premier secours, des téléphones portables chargés,
avoir indiqué à des proches votre itinéraire, garder votre calme en cas d'incident"
De l'autre côté, quatre numéros d'urgence à appeler en cas de problème

Les activités sportives, qu'elles soient nautiques, pédestres, cyclistes, équestres...
Trekking, kayak, rafting, randonnées, ski sur neige ou sur sable dans des décors gigantesques...

Document émis par la province de La Pampa

Tout au long de cette année, nous comptons bien enrichir l'offre Human Trip en présentant sur le site d'autres propositions qui consisteront en circuits organisés et chiffrés, que vous pourrez personnaliser à votre guise ou prendre tels quels. Ils figureront dans une autre rubrique du site Internet.

Le tour de San Luis,
sept jours de course cycliste professionnelle au cœur de l'été
ici, l'affiche de janvier 2016

Les Plus de Human Trip :
une économie en circuit court, pour limiter l'intervention des intermédiaires et contenir le prix final sans piller l'économie locale – vous pourrez ainsi maintenir votre budget dans des fourchettes plus que raisonnables pour une destination aussi lointaine (la réputation de cherté de l'Argentine tient essentiellement à la multiplication excessive des intermédiaires locaux et à leur cupidité invraisemblable),
des rencontres authentiques avec les Argentins puisque vous fréquenterez les lieux qu'ils fréquentent et séjournerez là où eux-mêmes vont passer leurs vacances (hôtels, activités, soirées musicales ou artistiques...) (2),
une experte qui peut, à votre demande, accompagner les groupes sur place (3), celle-là même qui tient au jour le jour les pages que vous êtes en train de lire...

Route touristique littéraire de la province de San Luis
Ici à la rencontre de Domingo Faustino Sarmiento,
grand écrivain et inspirateur de la loi de l'école obligatoire

Pour aller plus loin :



(1) Les contes appartiennent au folklore, à la culture rurale. Buenos Aires, c'est de l'urbain pur pavé. C'est dans mes ouvrages sur le tango que j'en parle : Deux cents ans après (Tarabuste Editions), Barrio de Tango (Ed. du Jasmin) et Tango Negro (Ed. du Jasmin).
(2) Je me fais un devoir de vous éviter ce qu'on propose généralement aux touristes et qui brille par l'absence d'authenticité, en particulier les insupportables dîners-spectacles du faux Buenos Aires by night. Ce n'est pas que ce soit cher, c'est hors de prix ! Le menu du dîner ne présente aucun intérêt gastronomique (c'est de la cuisine internationale, conçue pour ne déplaire à personne, depuis les Japonais jusqu'aux Etats-uniens en passant par les Allemands ou les Italiens, qui remplissent la salle en groupe qui ne se mêlent jamais aux Argentins). Quant au spectacle, il met en œuvre un pittoresque factice qui est celui dont le business du tourisme croient que c'est ce qu'attendent les étrangers. Pitoyable...
(3) Dans le secteur touristique, on parle de groupe à partir de 10 participants payants. C'est le seuil à partir duquel les compagnies aériennes et les hébergements accordent au voyagiste des réductions dont Human Trip vous fait bénéficier.

Le Train du Bout du Monde modernisé par son personel [Actu]

Capture d'écran du site de Tranex Turismo SA

En début de semaine, le ministre du Tourisme, Gustavo Santos, est descendu à Ushuaia, la capitale de Tierra del Fuego, pour inaugurer, avec la jeune et nouvelle gouverneure kirchneriste Rosana Bertone, deux nouveaux wagons du Tren del Fin del Mundo, un petit train touristique qui parcourt 7 km sur une voie ferrée ancienne, ce qu'on appelle en Argentine une trochita, de 50 cm de large, en partie dans le Parc national de Tierra del Fuego, l'une des très nombreuses réserves naturelles qui parsèment le territoire de l'Argentine.

Les nouveaux wagons ont été dessinés et fabriqués dans les ateliers de la société d'exploitation, Tranex Turismo SA, par les mécaniciens du train qui travaillent aussi sur une nouvelle locomotive qui devrait être mise en service au cours de cette année. Leur atelier peut être visité, sur rendez-vous...


Ce petit train avait originellement la mission de relier le bagne de Ushuaia à la capitale provinciale. C'était entre 1909 et 1947 : la ligne assurait l'approvisionnement du terrible pénitencier (1). En 1947, la ligne fut désaffectée au profit d'une autre, qui fonctionna 5 ans puis le bagne cessa d'exister.

En 1994, c'est un entrepreneur privé qui reconstruisit un petit bout de cette voie ferrée (2) avec ses caractéristiques techniques d'origine. Il lui a conservé son étroitesse d'origine et a fait remettre en fonctionnement un matériel très particulier, qui n'existe plus nulle part en exploitation commerciale ordinaire. C'est donc un travail de sauvegarde d'un patrimoine et de tout un pan d'histoire dans l'une des provinces les plus récentes du pays que réalise ce petit train touristique qui vous emmène découvrir les beautés naturelles de ces paysages du grand sud.

Malgré la traction à vapeur, le Tren del Fin del Mundo se veut écologique et le prouve sur son site, avec un tableau chiffré !

Photo Casa Rosada

En Patagonie, la province de Chubut possède elle aussi un petit train touristique ancien, que les habitants de la région surnomment affectueusement La Trochita. Il circule sur un tronçon un peu plus long (18 km), avec des wagons en bois, dans un paysage non pas de fin des Andes mais de steppe colorée....

Pour en savoir plus :
lire le communiqué officiel du Gouvernement national
lire l'entrefilet de La Nación, qui reprend le communiqué
lire l'entrefilet du quotidien fueguino El Diario de Carlos Paz
lire l'entrefilet de U24, le quotidien de Ushuaia
se connecter à la page Facebook de la compagnie.



(1) El penado catorze (le matricule 14), l'un des tangos que j'ai traduits dans Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins (Editions du Jasmin), évoque le sort peu enviable des prisonniers de ce bagne où furent envoyés de très nombreux anarchistes et simples grévistes dans les années 1900, en prévision des fêtes du premier Centenaire où l'Argentine attendait le Gotha européen, et tout au long des années 1930, au gré des répressions de tous les mouvements ouvriers pendant la Década Infame (la décennie ignoble), la première période anticonstitutionnelle depuis l'adoption de la constitution de 1853. Voir le Vademecum historique, dont le lien permanent se trouve dans la rubrique Petites Chronologies, dans la partie médiane de la Colonne de droite.
(2) Si toutefois on peut parler de voie ferrée puisque, à l'origine, tout était en bois, les traverses et les rails.